Pour autant, l’optimisme n’est guère de mise et certains y voient même “le début de la fin” de la 911 car, pour ce millésime 1978, la gamme est réduite à une seule version atmosphérique : la SC (“Super Carrera”, tout de même !) semble être destinée à tourner la page de la 911, de la même manière que la 356 quatorze ans auparavant ! Proposée avec une cylindrée de 3,0 litres, elle ne développe que 180 cv DIN, mais pour faire avaler la pilule, elle est équipée en série d’une boîte 5 vitesses, d’un allumage sans rupteur, de barres stabilisatrices et d’un système de régulation automatique du chauffage. Malgré sa puissance en retrait, la SC va séduire (la victoire de la 911 de Jean-Pierre Nicolas au Rallye Monte-Carlo de la même année n’y est sans doute pas pour rien !). L’usine décide alors dans un premier temps de revoir sa copie, 188 cv DIN pour le millésime 1980 (la 930 se voyant dotée à cette occasion d’un silencieux d’échappement à double sortie) et de se séparer ensuite d’ Ernst Führmann au cours de la même année. Son successeur, Peter-W. Schutz, croit en l’avenir de la 911 : c’est notamment sous son impulsion que la puissance de la SC passe à 204 cv DIN pour le millésime 1981 (reconnaissable à ses répétiteurs d’indication de direction sur les ailes avant, qu’on retrouve aussi sur la 930) et que le cabriolet est commercialisé avec le millésime 1983, qui correspond à la dernière année de production de la SC.

© Porsche AG
La vraie nouveauté arrive avec la Carrera 3,2 qu’on peut considérer à juste titre comme la 911 de la résurrection ! Reconnaissable à ses phares antibrouillard incorporés dans le spoiler avant et à ses tendeurs de chaîne hydrauliques sous pression (modifications concernant également la 930), la Carrera 3,2, dont la commercialisation correspond au millésime 1984, est dotée du système d’injection Bosch Motronic permettant au moteur de développer 231 cv DIN.
Rappelons qu’à partir de cette date, il est également possible de commander un “turbo look” auprès de l’usine. Sur ces six années de production, sa carrière se terminant avec le millésime 1989 inclus, la modification la plus importante est l’adoption de la nouvelle boîte G 50 avec le millésime 1987, reconnaissable aux feux antibrouillard arrière incorporés dans le bandeau qui équipent également la 930. Au Salon de Genève de 1987, celle-ci est enfin disponible auprès de l’usine en Targa et en cabriolet, quelques propriétaires n’ayant pas attendu pour faire réaliser une telle transformation auprès de spécialistes (Pristine Porsche, B+B Auto-Exclusiv,...) ! Mais c’est le millésime 1989 qui retient l’attention des amateurs de performances : la nouvelle boîte 5 vitesses, outre un meilleur guidage, permet en effet de mieux tirer parti de la puissance qui, elle, reste inchangée. Mais les jours de la 930 sont comptés, la nouvelle 964/911 Carrera 4 étant commercialisée au même moment...
Parmi les séries spéciales, la SC Jubilé (teinte gris météor métal, intérieur partiel cuir bordeaux, sièges signés Ferry Porsche). A signaler aussi la production d’une vingtaine de SC RS pour la compétition.
Extrapolée de la Carrera 3,2 et présentée fin 1987, la version allégée Club Sport, produite à 610 exemplaires seulement aurait pu s’appeler RS : elle dispose en série d’un châssis sport, d’un intérieur allégé, la coupure d’allumage se produisant à 6 600 tr/mn (détail visible sur la zone rouge du compte-tours) au lieu de 6 300 pour la version normale. Autres versions particulières de la Carrera 3,2, l’Anniversaire et surtout la Speedster, dont l’essentiel de la production sont des “turbo look” .

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Quant à la 930, Sonauto, alors importateur pour la France, décide de lancer en 1989 une série spéciale de dix 930 baptisées “Turbo S” , toutes équipées et préparées, avec 330 cv à la clé !
Jakez